Avant d’aller plus loin voilà notre situation: nous sommes franco-suisse voyageant avec un visa touriste (6 mois au Canada ) en ayant acheté un véhicule au Québec plaqué au Canada. Nous souhaitions le faire assurer au Canada avec la possibilité d’être également assuré aux Etats-Unis, tout cela pour la durée minimale de notre séjour, environ 6 mois.

Notre petit parcours du combattant…

Nous avions fait des recherches avant de partir sur la faisabilité de notre projet, notamment s’il était possible pour des étrangers avec un visa touriste d’acheter et de faire assurer un véhicule au Québec. Nous avions choisi Montréal car nous avions la chance d’y être logés mais aussi pour la facilité de parler la même langue. Un super article sur le blog Des fenêtres sur le monde, que l’on vous conseille vivement, nous donne toutes les clés pour trouver un assureur. Nous profitons aussi des conseils du groupe Facebook qui est une vraie mine d’or. 

Passez par un courtier d’assurance !

Dès le mardi matin, nous contactons par téléphone plusieurs courtiers en assurance et tout de suite, deux nous proposent de nous assurer. Nous pouvons être assuré d’un bord (responsabilité civile à hauteur de 2 millions de $CAD ce qui est obligatoire pour rouler au Canada) ou des deux bords, c’est-à-dire tous risques. 

Nous pouvons aussi choisir de n’avoir que la responsabilité civile et ajouter l’assistance, le vol, l’incendie ou le vandalisme. Dans notre idée de voyager dans tout le Canada et aux USA, nous demandons aussi à être assurés lorsque nous sortons du Québec. En effet, la plupart des assurances couvrent seulement 4 semaines hors Québec. Il est possible de faire rallonger 6 ou même 11 mois parfois même si c’est plus cher.

Le plus beau voyage, c’est celui que l’on a pas encore fait.

Loïck Peyron

C’est un peu cher car nous devons payer à l’année mais c’est possible, il est néanmoins important d’avoir une adresse et un numéro de téléphone local à donner. 

Nous partons donc sereins 24h à Sutton dans le sud du Québec rendre visite à un ami de la famille de Jess.

Nous profitons du trajet aller pour appeler l’assurance qui nous avait fait la meilleure offre afin de souscrire avec eux. Au dernier moment, elle nous apprend que finalement ce n’est pas possible d’assurer des personnes sous visa touriste 6 mois, que leur politique à changer 2-3 mois auparavant…ah ok, bon tant pis. 

Attention aux changements de politiques des assureurs

Nous rappelons directement la courtière travaillant pour l’autre assurance et lui demandons si c’est vraiment possible de nous assurer avec nos visas touriste. Elle nous assure que oui. Comme c’est bien plus cher avec elle, nous décidons d’attendre encore le lendemain des nouvelles d’un autre courtier. 

Nous passons un très bon moment avec notre ami et repartons le mercredi soir pour Montréal. Nous avons essayé de joindre le courtier toute la journée mais il n’a jamais répondu. Nous avons rendez-vous avec René, le propriétaire du van, le lendemain, jeudi, à la SAAQ (société de l’assurance automobile du Québec) pour faire le changement de propriété.

Jeudi matin, le courtier nous rappelle pour nous dire qu’il n’a rien trouvé, que toutes les assurances ont changé leur politique et refusent d’assurer les touristes sous visa 6 mois…la pression monte un peu mais restons calmes car nous savons que nous pouvons être assurés par l’une des premières courtières que nous avons contacté, puis rappelé pour être sûrs, que notre visa ne posait pas de problèmes. Nous la rappelons mais elle n’est pas disponible. Elle finit par nous rappeler une heure avant notre rdv avec René avec une mauvaise nouvelle, finalement ce n’est pas possible de nous assurer. Gros coup de stress.

Nous annulons le rendez-vous avec René, heureusement il est très soutenant et compréhensif et passons l’après-midi au téléphone avec des courtiers et des assureurs. Les musiques de mise en attente résonnent encore dans nos oreilles. C’est un peu les montagnes russes émotionnelles. Romain garde pour lui, Jess voit gentiment son rêve s’envoler, mais rebondit en se disant que tout n’est pas encore perdu et que le voyage se fera quoiqu’il arrive, en voiture, en train, en vélo (ou pas n’ayant clairement pas la forme physique, ni l’amour du vélo à ce point mais bref,) on allait la vivre notre aventure. 

On a aussi la chance de recevoir beaucoup de soutien d’autres vanlifers qui sont passés par là. Un merci spécial à Julie et Guillaume @nomad_xplorer, rencontré ce soir là dans un bar à Montréal, Salomé et Adrien @a_plus_dans_gus et à Joana & Eric @desfenetressurlemonde pour votre aide et vos mots! On vous conseille vivement d’aller suivre leurs aventures sur Insta.

Le BAC, le dernier recours…

On commence à noter le nom et le numéro de poste de tous les courtiers et assurances que nous avons appelé. 

En effet, si vous êtes dans l’impossibilité de trouver une assurance, vous pouvez appeler le BAC, le bureau des assurances du Canada. Il est obligatoire d’être assuré, donc le BAC va obliger une assurance à vous assurer mais cela peut n’être que pour 1 mois. Pour cela il faut avoir noté le nom et le numéro de poste de 5 personnes ayant refusé de vous assurer. On va se coucher sans solution décidant de lâcher prise pour le moment. 

Au réveil, lors de sa méditation quotidienne, Jess décide de travailler sur ce lâcher prise, d’être claire dans son intention, vouloir que la situation se dénoue pour le mieux et faire confiance même si le dénouement n’est pas celui imaginé, avoir confiance que c’est ce qui doit être. Nous l’avons dit dans notre présentation mais cette aventure reflète aussi notre voyage intérieur et nous ferons parfois des liens ou des articles concernant ce voyage. 

Nous partons chercher notre nouvelle voiture de location. Nous conseillons d’ailleurs Turo, une application mobile qui est un peu le Airbnb de la voiture! Bien moins chère que les grandes compagnies, nous avons été très satisfaits!

Sur le chemin du retour, on appelle un dernier courtier dont le nom nous avait été donné par une personne du groupe Vanlife Québec. On explique que pour le moment nous sommes sur visa touriste mais que nous voulons profiter de ce temps pour découvrir le Canada dans l’idée de vouloir nous y installer peut-être, que nous nous étions déjà renseignés pour essayer de prolonger le visa. Quelle ne fût pas notre surprise lorsque la courtière nous répond qu’il n’y a aucun souci pour la responsabilité personnelle mais que vu l’âge du véhicule, il faudrait le faire expertiser (ce qui coûte environ 300 dollars canadien) pour peut-être être assurés des deux bords. Nous décidons de prendre l’assurance de base et de réfléchir pour le reste. 

En une heure tout est prêt et c’est l’assurance qui nous a refusé plein de fois via divers courtiers qui nous assure avec assistance routière au Canada et USA ainsi qu’hors Québec pendant 6 mois par année. Comme quoi, cela dépend des courtiers. Nous payons 1100$CAD (soit 67 € par mois) pour l’année entière, mais nous sommes assurés!

Quels sont les frais et taxes à prévoir ?

Il ne nous reste plus qu’à trouver un garagiste pour faire estimer le véhicule!

Le van ayant plus de 25ans, il est obligatoire d’avoir le papier d’un garagiste ayant estimé la valeur du véhicule. C’est un document que la SAAQ demandera. C’est sur le montant de cette estimation que se calcule la taxe TPQ d’environ 10% du prix d’achat du véhicule et qu’il faudra verser à la SAAQ. Il est important de savoir que si vous achetez votre véhicule chez un concessionnaire, il faudra rajouter une autre taxe, la TPS, d’environ 5% du prix du véhicule. Ayant une bonne entente avec le propriétaire nous avons donné au garagiste un prix un peu plus bas que ce que nous avons payé tout en restant raisonnables. Si le véhicule à moins de 10 ans le prix est calculé directement à la SAAQ et pour les véhicules récréatifs cela peut dater encore plus. 

Nous trouvons un super garagiste à Longueil qui nous fait l’estimation pour 57$CAD avec les taxes, à savoir qu’on nous demandait 140$ à Montréal!…et nous appelons René avec toutes nos bonnes nouvelles, ça y est lundi nous pouvons aller à la SAAQ pour faire le changement de propriétaire et enfin conduire notre van!

Le passage à la SAAQ: faites vous accompagner par le vendeur!

Il y a plusieurs agences de la SAAQ à Montréal et en banlieue avec ou sans rendez-vous. Pour avoir un rdv à Montréal l’attente peut être très longue et sans rdv il est possible aussi d’y passer la journée. Nous décidons de prendre rdv pour le lundi à Saint Hubert sur la rive sud et à 20’ de là où l’on loge. 

Après un week-end reposant où on a lâché la pression de cette semaine intense, nous partons à la SAAQ avec René le lundi. Le propriétaire n’est pas obligé de venir, il peut faire une procuration sur internet mais, si comme nous vous êtes touristes, c’est vraiment recommandé d’y aller avec lui. Cela sera beaucoup plus simple et en effet, nous ressortons 20 minutes plus tard en tant que propriétaire de Banzito, le petit surnom de notre maison sur roue! Que l’aventure commence!

En Résumé

1. Il n’est pas toujours facile de se faire assurer avec un visa touriste au Québec. Il faut être prêt à passer des heures au téléphone et avoir les nerfs solides surtout que la politique des assurances concernant les visas touristes à changer il y a 2-3 mois (article écrit en mai 2022)
2. Il est très important d’avoir une adresse et un numéro de téléphone local
3. Ne pas hésiter à appeler plusieurs courtiers et assurances et penser à bien noter leur nom et numéro de poste
4. Parler de votre amour pour le Canada, votre envie de vouloir peut-être vous y installer. Ne pas mentir c’est important mais édulcorer la vérité. Expliquez quand même votre envie de découvrir afin de pouvoir être assuré plus de 4 semaines hors Québec
5. Si votre véhicule est assez âgé, une évaluation par une personne agréée vous sera demandée pour être assuré des deux bords/tout risque. Cette évaluation coûte environ 300$, à vous de voir si vous estimez que cela est nécessaire. Nous avons fait le choix de ne pas l’assurer tout risque. 
6. Si aucune assurance n’accepte de vous prendre, appelez le BAC avec le nom et le numéro de poste de 5 personnes vous ayant refusés et espérez qu’ils trouvent quelque chose pour plus d’un mois. C’est possible, nous connaissons quelqu’un qui a trouvé une super assurance comme ça. 
7. Ayez le budget pour payer l’assurance pour une année d’un coup, car il faut un compte au Canada pour payer mensuellement. 
8. Une fois assuré, si votre véhicule a plus de 25 ans, trouver un garage qui le fasse estimer. Vous pouvez peut-être vous mettre d’accord avec le propriétaire du véhicule pour le faire estimer à un coût un peu plus bas tout en restant raisonnable 🙂 Contactez-nous si vous souhaitez l’adresse du garage chez qui nous sommes allés.
9. La SAAQ: on conseille de prendre rdv pour éviter les longues attentes et pour avoir un rdv rapidement de sortir de Montréal centre. Nous sommes allés sur la rive sud car c’était plus proche pour nous mais à vous de faire en fonction de votre logement du moment. On recommande vivement d’y aller avec l’ancien propriétaire, cela facilite grandement le transfert de propriété. Il y a une taxe, la TPQ, d’environ 10% du prix de vente du véhicule à payer (se basant sur l’estimation faite par le garagiste ou sur leur ARGUS local). C’est une taxe à payer en cash car ils ne prennent pas les cartes étrangères. Si vous avez acheté votre véhicule chez un concessionnaire, vous aurez dû aussi vous acquitter d’une taxe, TPS, d’environ 5% de la valeur du véhicule. Il y à également un coût à régler pour la plaque d’immatriculation, le montant dépend du véhicule et du moment de l’année.
10. Quelques centaines de dollars plus tard, vous êtes enfin le propriétaire d’un véhicule québécois et malgré les obstacles, franchement c’est trop génial de tenir la plaque “je me souviens” dans les mains!
11. On ne met pas de noms de courtiers ou d’assurance dans cet article mais n’hésitez pas à nous contacter pour en savoir plus. 
12. Le groupe Facebook Vanlife Québec est vraiment d’une grande aide, on recommande à 100% et on remercie chaque personne nous ayant soutenue!

Jess & Romain aka Les Wanderloustiks